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Vivement demain

Le vivarium

31 Mars 2017 , Rédigé par Marcel Dehem

Le vivarium

 

 

 

― Allez, Kali, au dodo maintenant, il est l'heure de dormir pour les petites filles.

Mais papa, je n'ai pas encore sommeil...Alors tu me racontes l'histoire que tu as écrite. Tu l'as lue à maman cet après-midi. Tu sais l'histoire des gens qui ont été envoyés vers les étoiles pour construire un monde nouveau. Allez papa, s'il te plaît !

Je veux bien mais après tu me promets de dormir ma puce...

D'accord papa !

 

La petite fille se coucha et attendit impatiemment que son père lui raconte l'histoire de la colonie de Terranova.

Il se racla la gorge et commença :

 

 

...L'homme se fraya un chemin dans l'assemblée, plongeant parmi les ombres blanches. Ces dernières s'égaillèrent en murmurant, révélant une silhouette diaphane allongée par terre, inerte.Il s'agenouilla. Il aurait voulu tendre la main, toucher, mais il n'osait pas: d'un corps ne restait que la peau. Juste une couche fine d'épiderme. Un fantôme posé à même le sol.

Il eut un haut-le-cœur en reconnaissant la chevelure flamboyante de la jeune femme avec qui il travaillait sur Terranova...

C'est quoi un haut-le-cœur papa ?

C'est ce que tu fais quand maman te sert des épinards. Le père reprit sa lecture.

...Il ne put s'empêcher de penser à ce que Stella lui avait raconté lors du repas qu'ils avaient pris ensemble hier autour de la gamelle de nourriture énergisante. Elle, d'habitude plutôt souriante, était décomposée. Lorsqu'il lui demanda ce qu'elle avait, elle hésita un moment avant de lui dire tu vas me prendre pour une folle. En tous les cas, j'ai l'impression d'être devenue folle. J'ai fait un cauchemar atroce cette nuit. Un visage énorme se penchait sur moi, je sentais même son haleine et une main géante m'a attrapée et m'a sortie de mon alvéole. J'ai eu l'impression d'être emmenée dans les airs , hors du dôme. Il y avait une lumière éblouissante, je hurlais en sentant la main qui me serrait et puis je me suis retrouvée sur mon matelas de mousse. J'avais mal partout lorsque j'ai ouvert les yeux. Je n'ai pas réussi à me rendormir. J'ai peur Dan...

Arrête de trembler Kali ! Si tu as peur, j'arrête de lire.

J'aime bien avoir peur papa...D'accord j'arrête !

OK, je continue :

...Il avait tenté de la rassurer en lui disant que ce n'était qu'un cauchemar mais la jeune femme lui avait répondu c'est autre chose Dan, j'ai peur!

La fillette se trémoussait de plaisir dans son lit. Elle lui dit:

Continue papa !

D'accord, mais arrête de gigoter dans ton lit. Puis il reprit la lecture:

...Il réprima l'envie de ramasser la mince dépouille pour l'emporter loin de la foule hagarde qui maintenant se mettait à psalmodier, les bras levés comme cela se passait à chaque fois que pareille chose se produisait. D'étranges ombres se dessinèrent à la surface du dôme protecteur derrière lequel brillait l'étoile qu'ils appelaient Alpha Centauri.

C'est loin Alphacento...?

Très loin. Je continue ?

Continue papa !

...Une main se posa sur son épaule en même temps qu'il reconnaissait la voix de celui que tout le monde appelait le vieux :

Ne reste pas là Dan ou tu finiras comme elle. Suis-moi, il est l'heure, dit-il tandis que les totems surmontés de puissants haut-parleurs diffusaient le jingle habituel de la reprise du travail.

Il se redressa péniblement en détournant le regard de l'affreuse dépouille pour enrayer la nausée qui l'envahissait et se mit à marcher derrière le vieux en direction de la ferme expérimentale où l' attendait comme chaque jour les plants de haricots, maïs, bananes à repiquer dans la laine de roche avant de contrôler le débit du liquide nutritif.

Qu'est-ce que c'est que cette merde Arthur ? demanda-t-il au vieux qui continuait à cheminer en boitant en direction du portail de la ferme hydroponique.

Avance, ne regarde pas en l'air, arrête de poser des questions, on en parlera ce soir, grommela-t-il en se hâtant...

C'est pas beau de dire merde, hein papa ?

Non c'est pas beau, répondit le père en montrant à sa fille qu'elle ne devait pas l'interrompre tout le temps.

Pardon papa !

...Le jingle de fin de journée retentit enfin. Dan avait hâte de retrouver le vieil Arthur qui semblait avoir une explication à lui fournir sur ces dépouilles désincarnées qui jonchaient parfois le sol sablonneux de la colonie.

Il se laissa happer par le flux des colons entièrement nus dont la peau blafarde les faisaient ressembler à des ombres blanches qui se dirigeaient silencieusement vers l'unité de restauration où les attendait la purée verdâtre qui constituait leur unique denrée alimentaire.

Il scruta la foule silencieuse à la recherche de la silhouette claudicante du vieux bonhomme. Il avait eu bien du mal à se concentrer sur son travail car la vision de la peau de Stella l'avait obsédée toute la journée.

Ce n'est qu'après avoir avalé le contenu de son écuelle qu'il aperçut enfin le vieil homme qui se dirigeait vers son unité d'habitation, une des alvéoles de plain-pied réservées aux vétérans devenus incapables de gravir les échelles qui menaient aux unités de repos des étages supérieurs.

Il y avait souvent des accidents. Des colons, trop fatigués ou las de ces dures conditions de vie manquaient un échelon et s'écrasaient sur le sol, emportant parfois dans leur chute plusieurs victimes. Dan logeait au huitième niveau et prenait toujours la précaution de lever les yeux pour s'assurer que personne n'était en train de gravir l'échelle avant de s'engager dans la périlleuse ascension.

Il s'arrêta devant l'alvéole d'Arthur tandis que le flot repu et fatigué des colons s'engageait sur les échelles à la recherche d'un repos bien mérité. Un cri retentit suivi d'un bruit sourd et d'un mouvement de foule qui annonçait une nouvelle chute. Le regard de Dan ne s'attarda pas sur le corps désarticulé d' un homme aux traits émaciés agonisant silencieusement.

Ne reste pas devant ma tanière, entre donc, dit le vieillard déjà affalé sur son lit de mousse.

Dan respira une dernière goulée d'air pur avant de pénétrer dans ce que le vieux avait bien raison d'appeler sa tanière vu l'odeur suffocante de merde qui y régnait.

Tu veux toujours savoir ce que c'est que cette merde comme tu me disais ce matin en contemplant la dépouille de cette jeune femme ? demanda sans préambule le vieil Arthur.

Tu as une explication, toi ? répondit Dan en respirant par la bouche pour supporter l'odeur aigre qui sortait de la bouche du vieux. Mais, dis-moi pourquoi tu ne te laves jamais ? Pourquoi tu n'utilises pas la ration d'eau qui nous parvient chaque matin dans l'écuelle destinée à nos ablutions. Ton alvéole n'en a pas ?

En guise de réponse, le vieux allongea le bras et attrapa l'écuelle destinée aux ablutions dans laquelle un étron nauséabond nageait.

Pouah ! C'est dégoûtant, ne put-elle s'empêcher de dire en battant des mains de plaisir. Continue papa, s'il te plaît.

...Dan porta sa main devant sa bouche pour résister à l'envie de vomir.

C'est peut-être le secret de ma longévité dit le vieux avec une grimace en reposant délicatement le récipient dans la niche puante.

Alors Arthur, ton explication ! Qu'est-ce qui se passe à ton avis? Tu sais comment Stella est morte ? lui demanda Dan.

Le vieil homme fourragea dans sa barbe malodorante avant de s'exprimer ainsi :

Je n'ai pas vraiment d'explication mais plutôt un ensemble de suppositions. Laisse-moi d'abord te poser quelques questions.

Il se tut durant quelques instants avant de demander:

De quoi tu te souviens de ta vie ?

Quel rapport avec ce qui est arrivé à Stella ? demanda Dan.

Réponds à ma question ! Le ton du vieux s'était fait autoritaire et cela agaça Dan qui eut envie de se lever autant pour échapper au discours de ce vieux fou qu'à la puanteur de son alvéole.

La main osseuse d'Arthur se posa fermement sur sa jambe l'empêchant ainsi de se lever. La force du vieux l'étonna. Il se mit à réfléchir à la question qui continuait à lui paraître absurde.

Comme tout le monde, répondit-il. On ne se souvient pas de grand chose, c'est à cause du grand traumatisme. On sait juste que notre planète a vécu une série de violents séismes qui nous ont obligés à nous réfugier sous ce dôme. En tout cas, c'est ce que tout le monde raconte. Avant nos parents vivaient , paraît-il à l'air libre. Mais l'air est devenu irrespirable. Mais pourquoi tu me demandes ça ?

Et tu y crois toi à cette histoire?

Dan était perplexe. Qu'est-ce que ce vieux fou avait derrière la tête ? Où voulait-il en venir en mettant en doute des évidences ? Le vieux se remit à parler :

Tu sais qu'on est soi-disant sur une planète du système Alpha Centauri...

Évidemment ! Tout le monde le sait. Pourquoi tu dis soi-disant ?

Qu'est-ce qui te prouve qu'on est effectivement sur une planète qui orbite autour d'Alpha Centauri ?

Où veux-tu qu'on soit ?

Où veux-tu qu'on soit, répéta la petite fille avec délice. Ils sont où papa ? demanda-t-elle.

Attends la fin de l'histoire, tu comprendras . Le père reprit sa lecture.

...Couché sur son matelas, Dan n'arrivait pas à trouver le sommeil, ressassant ce que le vieux lui avait raconté. Complètement fou ce pauvre vieux. Ça doit faire trop longtemps qu'il travaille, pensait-il en guettant les bruits de la nuit. Pourquoi on serait captif ? Drogué ? Ça n'a pas de sens. Autant croire à des puissances maléfiques dont on serait les jouets. Il y a forcément une explication rationnelle. Un virus inconnu. Qu'est-ce qu'elle avait de particulier Stella ? Elle était jeune, belle, souriante...de beaux cheveux roux et des yeux vert. Elle avait l'air en bonne santé...Alors !

Il en était là de ces réflexions lorsque la colonie fut d'un coup baignée par la lumière aveuglante d'Alpha Centauri. Des hurlements sortirent des alvéoles lorsque le tremblement de terre se déchaîna. Puis tout s'écroula et le dôme et ses unités d'habitation furent d'un coup plongés dans le chaos.

Qu'est-ce que...furent ses dernières paroles avant de perdre connaissance comme tous les colons surpris dans leur sommeil par ce qui ressemblait à l'explosion de la planète, percutée sans doute par un corps céleste. Il n'y aurait aucun survivant.

Le père s'arrêta et regarda le visage béat de sa fille.

Je me demande ce qui te plaît tant dans cette histoire qui n'est peut-être pas de ton âge ? lui demanda-t-il.

Ça me donne des frissons...et j'aime bien ça ! dit-elle avec candeur. Continue papa...Le petit bonhomme dans son bocal, j'adore...

D'accord ! Maintenant la petite Kali découvre que son vivarium a disparu.

C'était ça la colonie de Terranova, hein papa ?

oui, ma puce. Je continue ?

Oui, oui !

...Maman ! Qu'est-ce que tu as fait de mon vivarium ? Il n'est plus dans ma chambre.

Kali, je t'avais prévenu. Je t'avais demandé de nettoyer. Ta chambre est une véritable porcherie. Tu ne m'as pas écouté. Tant pis pour toi. J'ai tout jeté. Et tu vas me faire le plaisir de ranger tes affaires !

Tu as jeté mes petits bonhommes ! Tu es méchante, hurla-t-elle avant d'éclater en sanglot.

Arrête ton cinéma Kali, c'est toi qui est méchante, répliqua Shiva en l'attrapant par les cheveux avant de la tirer vers son bureau en désordre d'où émanait une odeur de viande avariée.

C'est quoi, ça Kali ? demanda-t-elle en l'obligeant à baisser la tête au dessus d'un fouillis malodorant de viscères en décomposition. C'est comme ça que tu t'amuses ?

Mais maman, je ne m'amuse pas, je fais des expériences.

On t'avait dit qu'on était d'accord pour t'offrir ces petits êtres et un vivarium mais pas pour les dépecer ! Ce sont des êtres vivants. Ils ressentent la douleur et toi tu leur ouvres le ventre avec ton scalpel. J'espère que tu les endors avant de faire ça. J'ai même retrouvé des peaux à l'intérieur du vivarium. Tu peux m'expliquer !

Je voulais juste voir comment les autres réagissaient...

Et alors ! Tu as vu quoi ?

Ils se rassemblaient autour de la dépouille en levant les bras et en chantant. On aurait dit qu'ils priaient. Tu crois qu'ils pensent maman ?

Bien sûr qu'ils pensent. Ce n'est pas parce qu'ils sont minuscules qu'ils ne pensent pas. Tu ne te souviens pas de la planète où on est allé les chercher. Tu t'étais pourtant bien amusé à les ramasser. Ils avaient peur, ils criaient et glissaient entre tes doigts pour essayer de s'échapper avant qu'on ne les mette dans le tube de décontamination. Tu vas me nettoyer ton bureau et vider toutes ces cochonneries dans la poubelle avant que ton père arrive sinon...

Oui maman !

Heureusement que j'ai gardé le vieux puant dans mon tiroir, se dit Kali en débarrassant son bureau des viscères et des minuscules pénis que sa mère, heureusement, n'avait pas remarqué. Elle s'était beaucoup amusée à arracher les pénis à l'aide d'une loupe et d'une pince à épiler. Tiens ! J't'arrache le zizi, ça t'apprendra, disait-elle aux malheureux en observant à la loupe leur grimace de douleur. Kali n'aimait pas les mâles, alors elle se vengeait sur ces petits êtres.

Viens voir un peu ici toi, dit-elle en ouvrant le bocal dans lequel gisait le vieil Arthur au bord de la suffocation.

Elle l'attrapa avec sa pince à épiler, le secoua un peu pour vérifier qu'il était encore vivant et le porta devant ses yeux en disant ― Tu as de la chance toi, tous tes copains sont morts, maman les a mis à la poubelle. Elle continuait à tenir l'homunculus qui gigotait faiblement, coincé dans la pince à épiler, l'approcha de son nez avant de s'exclamer ― Tu pues, c'est pas croyable. Je vous mettais pourtant tous les jours de l'eau fraîche. Un faible son sortit de la bouche du vieil Arthur.

Tu parles ? Qu'est-ce que tu dis ? demanda-t-elle en approchant le petit bonhomme de son oreille. Parle plus fort ou je te coupe en deux, ajouta-t-elle en roulant ses yeux énormes devant le pauvre Arthur tétanisé par la peur.

Tu me fais mal ! réussit-il à crier.

Kali fut tellement surprise de comprendre ce que ce petit bonhomme puant lui disait qu'elle faillit appeler sa mère pour lui dire que les petits êtres savaient parler. Elle se retint à temps et posa l'homunculus pantelant sur son bureau.

Tu sais comment je m'appelle ? lui demanda-t-elle. Je m'appelle Kali et je suis très cruelle, surtout avec les mâles...je leur arrache le zizi avant de leur couper les bras et les jambes. Mais je vais déjà te laver, ajouta-t-elle. Tu sens trop mauvais. Elle l'attrapa par une jambe et se dirigea en chantonnant vers la salle de bain.

Maman, je vais me laver, cria-t-elle en traversant le couloir avec le pauvre Arthur dans la poche de sa robe de chambre.

Lui qui n'avait pas approché l'élément liquide depuis des lustres fut plongé sans ménagement dans un bain moussant et parfumé. Elle le frotta énergiquement, lui coupa les cheveux et la barbe avec ses ciseaux à ongle, l'approcha de son visage, parut satisfaite du résultat, ouvrit grand sa bouche, mimant le geste de l'engloutir dans cette caverne odorante avant de lui donner un grand coup de langue sur le corps, ce qui eut pour effet de lui provoquer une magistrale érection.

C'est quoi déjà une érection ? Demanda Kali.

C'est quand le zizi des garçons grandit et devient dur...

Pour déposer des petites graines dans le ventre de la maman ?

Oui c'est ça Kali. Je continue mon histoire ?

oui papa !


 

...Ah ! Mais ça te fait de l'effet petit coquin, dit-elle en renouvelant son coup de langue. T'es mon bébé à moi maintenant, ajouta-t-elle en s'amusant à tripoter le petit pénis d'Arthur.

C'est ainsi qu'il devint son confident et son sex-toy.

Elle le nourrissait subrepticement avec les mets les plus fins, dormait avec lui, le laissant gambader sur son corps d'ébène pour le plaisir des chatouilles dans les endroits les plus secrets, avant de le poser délicatement dans une boîte d'allumette garnie de coton pour ne pas risquer de l'écraser durant son sommeil de déesse.

Ils eurent de longues conversations ponctuées de coups de langue passionnés.

Arthur en apprit beaucoup sur les énergies qui régissaient l'Univers et aussi sur la planète dont il était originaire et qu'elle nommait Tahour Devi. Elle était particulièrement irritée par le manque de dévotion des habitants de la Terre, hormis le milliard d' Hindous qui suivaient les préceptes des textes sacrés du Ramayana et du Mahabharata. Ceux-là étaient toujours laissés en paix lors des excursions qu'elle faisaient avec ses parents sur Tahour Devi. Elle lui apprit aussi qu'elle l'avait ramassé, comme quelques autres sur une plage de Sumatra.

Ce jour-là, elle s'était beaucoup amusée à s'éclabousser avec ses parents dans l'Océan Indien, ce qui avait provoqué un tsunami.

Elle avait repêché quelques malheureux qui se noyaient. Elle avait pris les plus jolis, lui murmura-t-elle tu devais être mignon sinon je t'aurais écrabouillé, ajouta-t-elle en le caressant amoureusement.

Je comprends maintenant pourquoi je n'aime pas trop l'eau. Arrête Kali, tu m'étouffes, je ne suis pas une poupée, ajouta-t-il tandis qu'elle le léchait comme s'il était une sucette. Il avait beau savoir qu'elle ne lui voulait pas de mal, il avait toujours du mal à garder son calme lorsqu'elle le manipulait avec passion car elle ne sentait pas sa force. Il craignait par dessus tout ses pulsions sexuelles qui pouvait l'amener à se servir de lui comme d'un godemiché....

C'est quoi un godemichel papa ?

Godemiché ! Pas godemichel ! C'est un jouet pour se faire du bien.

Ah, d'accord ! Continue papa.

Le père reprit :

...Puis vint le jour funeste où elle l'oublia dans sa boîte d'allumette. Il avait chaud, il avait faim et soif et une envie pressante qu'il dut assouvir sur son douillet couchage en coton.

Le pauvre Arthur...Et après la maman de Kali a jeté la boîte d'allumettes à la poubelle parce qu 'elle avait trouvé la boîte dans la chambre de sa fille et Arthur puait parce qu'il était mort... c'est comme ça que ça se termine, hein papa ?

Oui ma puce, allez maintenant il faut dormir. Fais de beaux rêves.

Bonne nuit papa, dit-elle en serrant son doudou ou plutôt sa poupée, une femme à la peau d'ébène portant un pagne de bras coupés et un collier de crânes humains.

Le père éteignit la lumière et sortit doucement de la chambre où la petite Kali dormait déjà.

***

Tu sais ce qu'ils viennent d'annoncer à la télé ! lui dit sa femme lorsqu'il pénétra dans le salon.

Non, quoi ?

Que l'on n'a plus de nouvelles de la colonie Terranova depuis une semaine. La station expérimentale ne répond plus.


 

 


 


 


 

 


 


 

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